Vous portez un projet de communication (création d’un site web, conception d’un livre blanc, rédaction d’une newsletter, réécriture d’une documentation commerciale, correction d’un manuel technique, etc.), mais vous ne souhaitez pas embaucher de salarié via un contrat de travail classique (trop contraignant, trop risqué, trop peu flexible…), ni passer par une agence de communication (tarif trop élevé, délai trop long, crainte de ne pas garder la maîtrise de votre projet, milieu professionnel trop éloigné de votre réalité…). Vous préférez engager un rédacteur ou un journaliste indépendant (freelance) capable de s’adapter à votre entreprise et à votre fonctionnement et susceptible de vous accompagner dans votre projet. La flexibilité de la prestation freelance et le professionnalisme des prestataires indépendants sont évidemment des atouts majeurs quand on travaille en mode projet… à condition de ne pas se tromper de cheval. Voici les 6 étapes essentielles à respecter pour trouver la perle rare.

 

1. Définir le profil idéal

 

Comme dans toute logique de recrutement, la première chose à faire consiste à bien cadrer le profil du poste, même s’il s’agit d’un projet très ponctuel. Les rédacteurs et les journalistes indépendants qui offrent leurs services aux entreprises ont en effet des parcours et des compétences très variées. De manière générale, un bon rédacteur (expérimenté et compétent) devrait être à l’aise sur les trois univers professionnels suivants : celui de rédaction de contenus évidemment (avec une expérience en presse écrite, édition, print, web, réseaux sociaux…), celui du marketing idéalement (avec une expérience en communication produit ou corporate, publicité, relation presse, inbound/web marketing, …) et celui d’une expertise spécifique (le luxe, la mode, la chimie, les télécoms, le droit, le numérique, la science, la gastronomie, la nutrition, l’industrie agroalimentaire, les métiers de bouche…). Les plus généralistes peuvent certes avoir une belle plume et un bon bagage marketing, mais ils peuvent aussi être totalement incompétents dans votre domaine d’activité, surtout si celui-ci est très technique, réglementé ou confidentiel. Les plus spécialisés peuvent au contraire être très expérimentés dans votre filière technique/économique, mais beaucoup moins à l’aise sur les aspects marketing ou rédactionnels. La perle rare est celle qui aura un profil équilibré ou qui répondra tout simplement à vos priorités !

 

2. Trouver le bon collaborateur

 

Une fois que vous avez défini le bon profil, une recherche sur Google s’impose en utilisant des mots clefs judicieux, préalablement définis (exemples : « rédacteur web freelance santé nutrition » ou bien « journaliste indépendant ingénieur boulangerie pâtisserie »). Les rédacteurs freelance sont en effet tous accessibles sur Internet, même si certains profils ressortent immédiatement dans les pages de recherche (souvent les experts en SEO !). Certains rédacteurs passent par des plateformes de rédaction généralistes (Malt, Space Monkey, Redacteur.com…) pour gagner en visibilité et/ou pour bénéficier de l’appui du réseau, alors que d’autres gèrent bon an mal an leur propre communication sur Internet (site web, CV en ligne, blog, page Facebook, profil LinkedIn…).

Attention, le talent que vous recherchez peut se cacher sous divers noms de métiers, comme : rédacteur, rédacteur SEO, rédacteur web, community manager, journaliste, journaliste web, pigiste, concepteur-rédacteur, attaché de presse, écrivain public, écrivain d’entreprise, consultant en communication éditoriale, consultant en rédaction web SEO, consultant en relation presse, chef de projet éditorial, content manager, consultant Inbound marketing… Certains ont un profil très orienté « digital content » avec une spécialisation pour le web (par ex. rédacteur web SEO), les médias sociaux (par ex. community manager) ou le web/inbound marketing (par ex. content manager). D’autres sont davantage tournés vers le print (par ex. concepteur-rédacteur), l’édition (par ex. écrivain d’entreprise), la presse (par ex. journaliste) ou la relation presse (par ex. attaché de presse). Testez donc plusieurs mots clefs ciblés. N’hésitez pas à prendre du temps pour fouiller le web et identifier les freelances qui peuvent correspondre au poste.

 

3. Evaluer ses compétences

 

Les rédacteurs freelance ont souvent développé les trois expertises clefs (rédaction, marketing et expertise spécifique) par l’expérience ou une formation (complémentaire ou initiale). Vous avez ainsi des rédacteurs de haut niveau (médecin, docteur, avocat, juriste, ingénieur, master…) qui se sont réorientés dans le domaine de l’information et de la communication (par passion ou par la force des choses). Vous avez des diplômés en communication et en marketing (issus d’écoles de journalisme, commerce, communication, sciences politiques… ou issus de l’Université : master en information, communication, marketing digital, etc.) qui se sont spécialisés par la suite dans un ou plusieurs secteurs (par passion ou par la force des choses). Vous avez enfin des littéraires (faculté de lettres, histoire, philosophie…) qui ont atterri dans l’univers de la communication ou du marketing (par passion ou par la force des choses).

Il va de soi que si votre projet requiert une expertise connexe particulière, ne vous orientez pas vers des profils généralistes ou polyvalents, au motif qu’ils sont moins chers. Tout dépend de votre cible et de son exigence en matière d’information. Une communication qui s’adresse à des professionnels, à des amateurs éclairés ou à des consommateurs avertis devra impérativement soigner la qualité et la pertinence du contenu ! Préférez dans ce cas un profil de rédacteur avec un haut niveau d’expérience dans votre métier. Si vous prenez le premier venu, votre communication risque au final de vous desservir sur le plan commercial. Bien sûr, si vous avez besoin de textes qui ne demandent pas d’expertise particulière, ce choix peut être pertinent. Si la visibilité et le référencement de votre site web sur Google constitue un pilier de votre stratégie, il vaut mieux faire intervenir un rédacteur qui maîtrise parfaitement la rédaction SEO (Search Engine Optimization) quitte à le faire travailler avec un consultant expert en SEO ou en inbound marketing (qui sont des métiers émergeants). Dans tous les cas, l’expérience (années, clients, références…), la formation (initiale, continue, libre…) et les domaines d’expertise du rédacteur consultant doivent pouvoir être rapidement évalués. En cas de doute, n’hésitez pas à demander un CV à votre interlocuteur ou à lui demander ses références (réalisations, clients).

 

4. Vérifier l’existence de son entreprise

 

Avant d’établir un premier contact avec votre interlocuteur, vérifiez qu’il exerce bien en freelance, c’est à dire en entreprise individuelle. Vous pourrez ainsi prétendre à une prestation de service (avec devis et facture) qui offre une grande flexibilité et sécurité. Allez sur societe.com ou verif.com pour vérifier l’existence de sa société (EI, EIRL, EURL, SASU…). Vous êtes en droit de lui demander des justificatifs fiscaux/sociaux permettant de prouver que son activité est bien déclarée et viable économiquement. La plupart des rédacteurs freelance sont auto-entrepreneurs et exercent sous le statut fiscal/social de la micro-entreprise qui offre une grande souplesse entrepreneuriale. Ils peuvent être assujettis à la TVA (20 %) ou non (franchise en base de TVA), selon le seuil du chiffre d’affaires atteint au moment où est établie la facture. Ils peuvent aussi (en complément de leur activité freelance) être salariés d’une autre entreprise (souvent du secteur de la communication).

 

5. Demander un devis

 

Tout freelance doit pouvoir vous communiquer ses tarifs et établir un devis en bonne et due forme. Certains rédacteurs facturent à l’heure, d’autres au volume de textes commandé (nombre de signes, de mots ou de feuillets). Sachez que 1 feuillet fait 1500 signes (espaces compris) et environ 250 mots. Le tarif d’un rédacteur freelance est fixé librement : il varie de 40 euros le feuillet (rédacteur débutant polyvalent exerçant en France) et peut monter jusqu’à 400 euros le feuillet (rédacteur expérimenté très spécialisé). En général, un rédacteur web ou print expérimenté (basé en France !) facture entre 60 et 200 euros le feuillet, selon son niveau d’expérience et d’expertise. Notez que le tarif dépend de la charge de travail en amont (étude de documents, interviews, déplacements…), de l’expertise ajoutée (marketing, sciences et techniques, droit, SEO…) et du volume de textes produit (plus celui-ci est important, moins le coût unitaire est élevé). La facturation au volume de textes est plus sécurisée et plus adaptée pour une simple production de contenus. La facturation au temps passé est davantage conseillé quand vous attendez du freelance autre chose que du contenu (conseil, accompagnement, gestion de projet, participation aux réunions…). Avec un devis en main, vous disposez d’une vision claire sur le budget et d’une certaine sécurité dans la relation commerciale (un devis engage aussi bien le donneur d’ordre que le freelance).

 

6. Etablir un contact réel

 

Les relations humaines sont ainsi faites : avec certaines personnes, la relation est fluide (on se comprend bien, on se sent à l’aise, on a le sentiment d’avancer…), alors qu’avec d’autres, c’est plus compliqué (on ne se comprend pas, on ne se sent pas à l’aise, on a l’impression de patiner…). Avant de vous engager avec un freelance (d’autant plus si le projet est complexe), rencontrez-vous donc en face à face ou au moins par visio-conférence (le téléphone, le mail ou les messageries conviennent toutefois pour les petites missions « coup de pouce »). Une première réunion de travail (à l’occasion de premier brief par ex.) permet de savoir si la personne est réceptive, force de proposition, agréable de contact, pédagogue, compréhensive et compréhensible, etc. Ce point est essentiel pour que la collaboration soit efficace et se déroule dans un climat de confiance. Vous pourrez aussi vérifier que vous êtes sur la même longueur d’ondes, que vous parlez le même langage et que vous partagez la même vision du « business ». Comment collaborer avec quelqu’un qui nous est totalement étranger ? Une fois rassuré et convaincu par le profil du freelance, son niveau d’expertise, son entreprise, sa personnalité et ses valeurs, alors signez le devis. Et c’est parti !